LES LANGUES OFFICIELLES ET LES BARRIÈRES LINGUISTIQUES : CAS DU FRANÇAIS EN CÔTE D’IVOIRE ET DE L’ALLEMAND EN ALLEMAGNE
Auteur.e.s
KOFFI Kouadio , .
Résumé
Cette contribution traite de l’usage exclusif du français en Côte d’Ivoire, et de l’allemand en
Allemagne, dans les services publics de ces deux pays. L’étude a pris forme dans notre tentative de
répondre aux deux questions suivantes : Faire du français l’unique langue de l’administration ivoirienne
n’a-t-il pas souvent des répercussions négatives sur la qualité des prestations dans certains domaines
importants du pays, tels que la santé et la justice ? La non-maîtrise de l’allemand par plusieurs migrants
vivant en Allemagne ne pose-t-elle pas le problème de leur accès à certains services publics de ce pays
? Notre étude est essentiellement composée de deux parties. Premièrement, au niveau de la santé, nous
avons pu montrer que l’usage exclusif du français dans les centres de santé de la Côte d’Ivoire,
représentée par les Centres de Santé Urbains d’Ahougnansou et de Sokoura, tous deux dans la ville de
Bouaké, affecte très négativement la qualité des prestations dans les centres de santé. L’Allemagne ne
fait plus exception, puisque les migrants ne disposant pas de capacités linguistiques nécessaires en
allemand, sont confrontés à plusieurs erreurs médicales dues aux problèmes de communication.
Deuxièmement, au niveau de la justice, notre étude a montré que plusieurs erreurs judiciaires ont été
commises en Côte d’Ivoire du fait de l’usage exclusif du français dans ce domaine, dans un pays où le
taux d’instruction demeure bas. Quant à l’Allemagne, nous avons montré que les cas d’injustice,
imputables à la barrière linguistique, sont en nombre pléthorique.